NUEVO BAZTAN : LE TEMOIGNAGE DE L'ETE 2020 DE JULIE BEGON

 

Julie avec Carmen et Isabel (Agents de développement local de l'office de Tourisme devant l'entrée principale de l'emblématique Palais baroque)

Crise sanitaire européenne :

Quand les liens des villes jumelées permettent la mobilité étudiante en complément des dispositifs institutionnels européens.

 

Témoignage :

Veauchoise de 21 ans, Julie Begon prépare un master en communication interculturelle et en traduction français espagnol anglais à Paris, après un second semestre 2019-2020 particulier à bien des égards. Récit d’une expérience singulière, appelée à ouvrir des perspectives pour d’autres jeunes à l’avenir.

 

1-Une trajectoire ERASMUS singulière

Julie explique qu’« un semestre est prévu à l’international dans le cadre de la 3ème année d’études (équivalent Licence). C’est dans ce cadre-là que je suis partie à l’Université d’Alicante (Costa Blanca, au Sud Est de l’Espagne) mi-janvier pour un séjour ERASMUS d’un semestre, donc initialement prévu jusqu’a mi-juin ». Et de poursuivre : « Après 2 mois, le confinement a interrompu le cours des études au sein de l’université avec un repli par cours a distance à compter de mi-mars. J’ai vécu une expérience assez exceptionnelle de 4 mois confinée dans un appartement étudiant ; d’abord en colocation avec 2 autres étudiants (Italie et Québec) puis seule durant un mois et demi, une fois qu’ils sont partis pour poursuivre le confinement chez eux, dans leur pays respectif ».

Julie a ainsi poursuivi ses études et a passé les (examens) partiels, à distance bien que « sur place » dans un environnement métamorphosé du jour au lendemain : le confinement total (avec les courses, pour seule sortie quotidienne possible pour une personne par foyer) qui spectaculairement contrastait avec la vie d’avant, en extérieur.  

 

2-Un projet de stage estival remis en question

Julie n’a ainsi pas voulu rentrer en France pour ne pas prendre le risque de mettre en péril le stage de 2 mois prévu à l’office de tourisme de Grenade (Sierra Nevada, en Andalousie) … dans la perceptive alors hypothétique, que ce stage puisse d’ici-là, avoir lieu au regard de l’évolution sanitaire.

L’assouplissement des frontières lui a permis de rentrer à Veauche les 2 dernières semaines de juin une fois l’année universitaire menée à son terme, et avant de débuter son stage (dont le début était prévu début juillet).

Ce n’est que la dernière semaine de juin, au moment de finaliser les détails organisationnels du stage, que Julie apprend qu’elle ne pourra finalement pas réaliser son stage, aux vues des restrictions de réouverture en vigueur en Andalousie à ce moment-là.

Pourtant, Julie restait toujours très motivée pour faire son stage en Espagne car bien qu’étant restée à Alicante, le confinement vécu sur place, seule, avait mis à mal les impacts culturels et linguistiques de son séjour ERASMUS ; sa motivation pour ce stage restait intacte : dans un intérêt certes purement linguistique et non professionnalisant mais qui lui permettrait d’optimiser cette année décidément particulière.

3-Le recours à la ville jumelée

Fin juin, alors au domicile parental à Veauche, c’est en discutant avec son père (alors élu local à Veauche), que la possibilité de séjour à Nuevo Baztán a pris forme pour Julie : pourquoi ne pas contacter Manuel Gonzalez, élu local à Nuevo Baztán, accueilli en décembre dernier, à l’occasion de la visite de la délégation espagnole dans le cadre des échanges de jumelages ?  Julie a alors écrit à Manuel afin d’échanger avec lui sur des solutions sur place et Manuel lui a carrément proposé de l’héberger chez lui, durant 7 semaines et de relayer sa demande auprès de l’Office de Tourisme régional (géré par la Communauté de Madrid) de Nuevo Baztan.

4-Un stage aux intérêts multiples

« N’étant jamais allée à Nuevo Baztan, ma découverte fut totale et les enseignements riches, concernant notamment ma connaissance de l’intérêt touristique local. Au quotidien, ma mission a consisté à intégrer le binôme des guides locaux : j’ai ainsi contribué à conseiller les touristes (forcément locaux du fait des conditions sanitaires) : accueillir, orienter et conseiller les touristes pour parvenir à les renseigner et les documenter ».

 

            

 

« Les 3 premières semaines d’exposition photos dans la salle du palais (de Benito Roman, photographies de presse sur le thème des années de la Transition en Espagne focalisée sur Madrid et sa région m’ont particulièrement marquée : ce fut pour moi l’occasion de connaitre l’histoire récente avec des témoignages de visiteurs ayant vécu cette étape singulière de l’histoire démocratique espagnole ».

La jeune veauchoise a même été mise à contribution pour traduire le flyer sur le Centre historique urbain en vue d’un projet à venir : la publication de ce document en langue française complémentaire de la version existante aujourd’hui, en espagnol et en anglais.  

Pour l’anecdote, « l’office de tourisme est situé au rez de chaussée du palais baroque : je passais quotidiennement sur les lieux de tournage de certaines scènes d’épisodes de la série phare de Netflix en France et en Espagne, « Les demoiselles du téléphone » dont je pouvais suivre les épisodes de la saison 5 alors diffusée en langue originale ! ».

5-Les atouts d’une immersion quotidienne à taille humaine

Le centre historique de Nuevo Baztan date du XVII ème siècle ; la proximité de Madrid permet aux madrilènes de venir découvrir le palais qui reste proche de la capitale. Bien que situé à la périphérie de la capitale espagnole, Nuevo Baztan est en pleine campagne mais très bien desservie au niveau des commodités de transports

Humainement, l’expérience fut riche et intense, du fait de vivre la vie quotidienne au cœur d’une famille, qui est aussi un peu devenue la mienne aujourd’hui. Les relations avec mes collègues ont aussi constitué une vraie richesse quotidienne, renforcée par le fait d’avoir évolué au sein d’une localité située dans les terres, sans touristes « étrangers » mais avec une fréquentation renforcée dette année d’espagnols.

           

Julie « en casa » en compagnie de Manuel et Raquel et de leurs 2 fils Manuel, 12 ans et Miguel, 9 ans.

6-Un retour d’expérience enrichissant et qui comptera

Julie confie aisément avoir plus appris sur l’Espagne en 7 semaines, immergée au quotidien à Nuevo Baztan qu’au cours des 4 mois d’ERASMUS à Alicante : « la dimension historique de la transition démographique à la suite du régime franquiste m’a marqué. Alors que dans les cours, cela parait loin et dans l’histoire, je me suis rendu compte que ces épisodes douloureux restent très présents, voire contemporains.  Au cours de rencontres et discussions, j’ai aussi pu me rendre compte pleinement des tensions politiques encore actuelles, du fait que la monarchie espagnole actuelle ait été installée par le régime Franquiste lui-même. Enfin, j’ai aussi pu mesurer comment, il y a encore peu de temps, les habitants ont pu vivre en présence d’ETA au Pays Basques notamment.

Faisant suite à 2 années d’études depuis Marseille, c’est à Paris que Julie vient de commencer l’année universitaire en cours, après un second semestre 2019-2020 spécial. Une séquence « extra-ordinaire » qui contribuera indéniablement à faire murir son projet professionnel futur : attachée de presse dans le domaine du sport. Hasta pronto Julie !

Une expérience vécue au cœur de la crise sanitaire du printemps dernier qui dessine des perspectives d’actions de premier ordre pour les jumelages dans un contexte sanitaire européen qui dure….

Florent TISSOT – Veauche, le 25 septembre 2020.




   









Commentaires

  1. Merci à Julie et à Veauche jumelages pour cette expérience enrichissante et fort intéressante.
    Bonne continuation à Julie

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