DU 21 AU 29 NOVEMBRE : SEMAINE EUROPEENNE DE REDUCTION DES DECHETS






 

Recyclage : où finissent les déchets municipaux des Européens ?
Carte et comparatif 16.11.2020 Noémie Galland-Beaune


Année après année, des centaines de kilos de déchets municipaux sont encore générés par et pour chaque habitant des 27 pays de l'Union européenne. Depuis 10 ans, le recyclage et la valorisation énergétique progressent, mais plus de la moitié des ordures est toujours mise en décharge ou incinérée sans valorisation dans 10 Etats membres.

Les déchets municipaux : de quoi parle-t-on ?
D'après les critères retenus par l'OCDE et Eurostat, la majeure partie des "déchets municipaux" provient des ménages (papier, carton, plastique, verre, métaux, déchets d'alimentation et de jardin, textile, mais aussi encombrants du type électroménager, vieux meubles ou matelas…). Le reste est composé des déchets "assimilés" aux déchets ménagers, provenant des commerces, petites entreprises, immeubles de bureaux et institutions publiques comme les écoles, les hôpitaux et les bâtiments administratifs.
Les déchets provenant de l’entretien des parcs et jardins, et du balayage des rues et des marchés, sont compris dès lors qu'ils sont gérés comme des déchets municipaux (essentiellement collectés par les autorités municipales ou en leur nom). Mais les réseaux d'égouts et de traitement sont exclus de cette définition, ainsi que les déchets de construction et de démolition.
(Dans les zones non couvertes par un système de collecte, les pays déclarants estiment la quantité de déchets générée.)
Des centaines de kilos de déchets par habitant

En moyenne, 492 kilos de déchets municipaux par habitant de l'Union européenne ont été générés en 2018, contre 518 dix ans auparavant.

Les États membres où la balance par tête est la plus lourde sont le Danemark (triste "champion" avec 766 kg / habitant), Malte (640), Chypre (637), l'Allemagne (615) et le Luxembourg (610).

La France se situe parmi les producteurs de déchets "moyens-supérieurs", avec 527 kilos d'ordures produits par habitant en 2018.

Les Européens les moins générateurs de déchets municipaux sont les Roumains (272 kg / tête), les Polonais (329), les Tchèques (351) et les Hongrois (381). Ce qui, à quelques exceptions près (comme Chypre ou la Grèce, notamment en raison du tourisme), permet d'observer une certaine corrélation entre la richesse par habitant et les déchets générés.


                                                               



Les bons et les mauvais élèves du recyclage

Le taux de recyclage s'améliore progressivement, atteignant plus de 47 % en 2018 dans l'UE. Mais de fortes disparités subsistent entre les pays du Nord et ceux du Sud ou de l'Est de l'Union européenne.

En 2018, les États membres qui ont le plus recyclé leurs déchets municipaux sont l'Allemagne (67 %), la Slovénie (59 %), l’Autriche (58 %), la Belgique (55 %) ou encore les Pays-Bas (56 %). Par contre, moins d'un kilo de déchets sur quatre a été recyclé en Roumanie (11 %), à Chypre (16 %), en Grèce (18 %), en Croatie (25 %) et en Lettonie (25 %). Malte est le seul Etat membre à avoir recyclé moins d’un dixième de ses déchets (7 %).

La France, quant à elle, se situe en dessous de la moyenne européenne, avec un taux de recyclage de

44 %.

Recyclage : récupération et compost
Selon l'Union européenne, le recyclage correspond à la récupération et transformation des déchets en "produits, matériaux et substances", réutilisables en dehors de l'énergie, les combustibles et le remblayage (Directive cadre sur les déchets, 2008/98/CE). Le compost et le digestat (anaérobie) sont classés dans le recyclage dès lors qu'ils sont déposés sur la terre ou pour la production d'engrais (Livre vert sur la gestion des biodéchets dans l'Union européenne).


Un traitement qui s'améliore d'année en année

Outre le recyclage, qui s'impose comme la solution la plus verte, plusieurs Etats - notamment scandinaves - optent à grande échelle pour la valorisation énergétique (via l'incinération) de leurs déchets municipaux. C'est le cas de la Finlande (56 % des déchets), du Danemark (49 %), de la Suède (53 %), des Pays-Bas (42 %) ou de la Belgique (42 %). Ces cinq pays destinent ainsi moins de 5 % de leurs déchets municipaux aux décharges ou à l'élimination sans valorisation.

Le taux de valorisation énergétique n'est toutefois que de 26 % en moyenne dans l'UE. La France se trouve au dessus de la moyenne, avec 34 % de ses déchets municipaux valorisés en énergie.

Par ailleurs, dans 10 Etats membres, plus d'un kilo sur deux finit encore à la décharge ou est éliminé sans valorisation. A Chypre et en Roumanie, c'est le sort de plus de 70 % des déchets municipaux en moyenne. A Malte et en Grèce, ce taux dépasse 80 %.

A l'échelle de l'UE, le taux de déchets éliminés sans valorisation baisse continuellement, mais il est encore de 24 % en 2018.

Plus d'informations et infographies sur:
https://www.touteleurope.eu/actualite/recyclage-ou-finissent-les-dechets-municipaux-des-europeens.html
avec les cartes et les comparatifs.

                                                                         



Réduction et valorisation des déchets : que fait l'Europe ?
Actualité 17.11.2020 Noémie Galland-Beaune


Déchets Union européenne
La réduction et la valorisation des déchets font partie des enjeux de la politique environnementale européenne. Néanmoins, les Européens produisent toujours une quantité importante de déchets, dont moins de la moitié sont recyclés.
L'UE s'engage en faveur du recyclage et du réemploi

492 kilogrammes, c'est la quantité moyenne de déchets municipaux qui a encore été produite en 2016 par chaque Européen. Qu'advient-il des déchets ménagers en Europe ? 24 % sont mis en décharge ou éliminés/incinérés sans valorisation, 27 % sont valorisés en énergie (via l'incinération), 47 % sont recyclés (dont compost et digestat, mis sur terre ou transformés en fertilisants).

Dans le cadre du Pacte vert, la réduction et la valorisation des déchets sont des axes privilégiés de transition écologique prônée par l'Union européenne, notamment par sa stratégie pour une économie circulaire.


Parmi les textes les plus emblématiques, la directive-cadre sur les déchets de 2008, actualisée en 2018, présente la philosophie globale de l'Union européenne, tout en fixant des objectifs en termes de collecte et de recyclage.

Les objectifs de l'UE adoptés en mai 2018:

D'ici à 2024 : collecte séparée des déchets biodégradables, ou recyclage à la source (compostage domestique par exemple).

D'ici à 2025 : recyclage de 55% des déchets municipaux ; 65% des déchets d'emballage ; mise en place d'une collecte séparée des déchets textiles et des déchets dangereux produits par les ménages.

D'ici à 2030 : recyclage de 60% des déchets municipaux et 70% des déchets d'emballage ; réduction des pertes alimentaires du producteur au consommateur afin de "contribuer à l'objectif des Nations unies visant à réduire de 50 % à l'échelle mondiale le volume de déchets alimentaires".

D'ici à 2035 : recyclage de 65 % des déchets municipaux ; part des déchets municipaux mis en décharge réduite à 10% maximum de la quantité totale.


Principes et actions

Le principe de prévention prévaut au sein de l'UE. L'ambition première des politiques nationales en matière de gestion des déchets est donc d'éviter d'en produire. La règlementation introduit ensuite une hiérarchie des modes de traitement, du plus vertueux au moins recommandé : la préparation du déchet en vue d'une réutilisation, le recyclage, les autres formes de valorisation (par exemple énergétique) ou, en tout dernier ressort, l'élimination sans valorisation (mise en décharge ou incinération sans production d'énergie).

Autre levier d'action prévu par la directive-cadre : le principe du pollueur-payeur. Déjà présent dans le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, il prévoit que les coûts de la gestion des déchets, y compris ceux liés aux infrastructures nécessaires et à leur fonctionnement, sont supportés par le producteur initial de déchets ou par le détenteur actuel ou antérieur des déchets.

Avec la responsabilité élargie du producteur, l'UE encourage aussi les Etats membres à veiller à ce que les producteurs de produits assument la responsabilité financière ou organisationnelle de la gestion de la phase 'déchets' du cycle de vie de leurs produits.


En parallèle, l'UE a produit de nombreux textes emblématiques tels que la directive sur les émissions industrielles, la directive sur les véhicules hors d'usage ou encore le texte sur les déchets électroniques et électriques, afin d'améliorer le traitement d'une variété toujours plus large de déchets.

Dernièrement, l'effort s'est concentré sur les produits en plastique à usage unique, comme les cotons-tiges, les ballons ou la vaisselle jetable. Avec les filets de pêche, ils représentent entre 75 % et 85 % des déchets marins et concentrent un nombre important de polluants, régulièrement ingérés par les espèces animales. En mai 2019, l'Union a donc voté l'interdiction de certains produits en plastique à usage unique dès 2021. Les États membres sont convenus de parvenir à un objectif de collecte de 90% des bouteilles en plastique d'ici à 2029. Sur le dossier du plastique, une autre initiative européenne rentrera en application le 1er janvier 2021 : une taxe sur les déchets d'emballage en plastique non-recyclés, une des nouvelles ressources propres destinées à rembourser le plan de relance européen de 750 milliards d'euros.
De fortes disparités entre les Etats membres

Au fil des années, l'Union européenne a ainsi tenté de fixer des objectifs ambitieux aux Etats membres pour la meilleure gestion de leurs déchets. Cependant, des disparités très fortes subsistent encore entre ces derniers. Ainsi, si des pays comme l'Allemagne et l'Autriche ont d'ores et déjà atteint l'objectif de 2025 en matière de gestion des déchets municipaux, avec des taux de recyclage respectifs de 67 % et 58 % en 2018, d'autres au contraire sont encore largement à la traine. En bas du classement, Malte n'a recyclé que 7 % de ses déchets municipaux en 2018, et la Roumanie 11 %. La France, quant à elle, est dans les standards européens avec un taux de recyclage de 44 % légèrement en-deça de la moyenne de l'UE (47 %).

Comment expliquer de telles différences ? Pour Jose Jorge Diaz del Castillo, membre de la direction générale de l'Environnement à la Commission européenne, une partie de la réponse se trouve dans le recours inégal des Etats membres aux instruments économiques dont ils disposent. La Commission encourage notamment le recours aux taxes d'enfouissement, aux taxes d'incinération. Pour qu'une politique en matière de gestion des déchets fonctionne, "il faut frapper au portefeuille", insiste M. Castillo.

Mais en la matière, les Vingt-Sept sont encore loin d'avancer en rangs serrés. En Autriche, le coût de la mise en décharge est passé à 87 euros par tonne de déchets en 2012, là où il avoisinait les 3 euros en Bulgarie... De même, les taxes d'incinération pour l'élimination des déchets municipaux, qui n'existent pas dans tous les Etats membres, variaient de 2,40 euros par tonne en France à 54 euros au Danemark. Enfin, les ménages espagnols payaient en moyenne 40 euros par an pour le traitement de leurs déchets, alors que ces frais pouvaient atteindre jusqu'à 2 415 euros pour les ménages allemands les moins vigilants.

Une semaine pour réduire nos déchets ?

C'est le pari que renouvelle chaque année la Commission européenne depuis 2009, dans le cadre de la Semaine européenne de réduction des déchets (SERD). Planifiée durant neuf jours consécutifs, cette opération a pour objectif de susciter l'organisation, partout en Europe, d'actions de sensibilisation au fait de mieux consommer, mieux produire, prolonger la durée de vie des produits et jeter moins.
Un accompagnement individuel des Etats membres

Afin de réaliser les objectifs européens, la direction générale de l'Environnement de la Commission européenne organise chaque année des séminaires d'assistance à la conformité. Ces derniers ont un objectif pédagogique, puisqu'ils permettent aux Etats membres, sur la base de recommandations individuelles, de prendre conscience des priorités à mettre en œuvre pour se conformer avec la législation européenne.

En cas de défaillance, l'exécutif européen a aussi instauré un système d'alerte précoce, qui se déclenche dès qu'un Etat membre accuse d'importants retards dans la réalisation de ses objectifs.

Enfin, des programmes dits de pair à pair favorisent l'échange de compétences et de bonnes pratiques entre les pays en matière de gestion des déchets.

D'un point de vue financier, les Etats membres peuvent également compter sur l'appui de l'Union européenne. Les fonds structurels et les fonds de cohésion sont autant d'instruments permettant aux Etats membres de réduire leur retard en termes d'investissements. Le Fonds européen pour l'investissement stratégique (FEIS), initialement instauré pour dynamiser l'investissement privé, est également un bon moyen pour les 27 d'inciter progressivement les entreprises à s'impliquer dans le traitement des déchets.

Des projets financés par l'UE pour réduire les déchets

Au-delà de ses directives, l'Union européenne finance des projets de recherche ou entrepreneuriaux qui s'intéressent à la réduction les déchets, comme à travers son programme pour la recherche et l'innovation Horizon 2020.

Article initial rédigé par Céline Schmitt


                                                   




L’édition en cours de la SERD
Édition 2020 de la SERD : du 21 au 29 novembre

Après une très belle édition 2019 avec plus de 7 000 animations de sensibilisation à la réduction des déchets dans toute la France, rendez-vous du 21 au 29 novembre 2020 pour une nouvelle édition de la SERD. Les labellisations sont ouvertes jusqu'au 13 novembre.

Porteur de projet des Outre-mer : en labellisant votre événement, vous vous engagez à faire respecter les gestes barrières, la distanciation physique et le port du masque lors de votre manifestation. Des outils de sensibilisation sont mis à votre disposition sur le site de Santé Publique France.

Porteur de projet en Métropole et en Martinique  : suite aux annonces du Gouvernenemt concernant la propagation du Covid 19, la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets s'adapte et vous encourage lorsque cela est possible à organiser des évènements à distance en privilégiant des formats digitaux.  
Qu’est-ce que la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD)?

Coordonnée en France par l’ADEME, la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) est un « temps fort » de mobilisation au cours de l’année pour mettre en lumière et essaimer les bonnes pratiques de production et de consommation qui vont dans le sens de la prévention des déchets.

Durant la dernière semaine du mois de novembre, tout le monde peut mener des actions de sensibilisation: les collectivités territoriales, les administrations, les associations, les entreprises, les établissements scolaires, les maisons de retraite, les hôpitaux… mais aussi les particuliers !

Les porteurs de projet mettent en place des animations pour sensibiliser au fait de :

   * mieux consommer
   * mieux produire
   * prolonger de la durée de vie des produits
   * jeter moins

Ces animations peuvent s’adresser au grand public ou bien à un public ciblé, comme les élus, les salariés, les étudiants, les scolaires…

Les 6 grands thèmes d’actions de la réduction des déchets sont portés par la SERD :

    Prévention des déchets (éco-conception, suremballage, produits jetables
    Prévention des déchets dangereux
    Prévention du gaspillage alimentaire
    Promotion du compostage
    Réemploi/Réparation/Réutilisation
    Journée de nettoyage

 

LA PRÉVENTION DES DÉCHETS : QUELS ENJEUX ?

Aujourd’hui, chaque Français produit en moyenne 590 kg de déchets ménagers et assimilés par an. La quantité de déchets a doublé en 40 ans : nous achetons plus et plus fréquemment. Et les produits sont de plus en plus éphémères.

Face à ce constat, la réduction des déchets est une démarche essentielle afin:

    d’économiser les matières premières épuisables ;
    de limiter les impacts sur l’environnement ;
    de diminuer le coût des déchets pour chacun.

La réussite de la réduction des déchets est donc basée sur la prévention des déchets, c’est-à-dire avant que celui-ci ne soit produit, car le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas!

Retrouvez sur le guide du porteur de projet des indications pour vous accompagner dans la mise en place de vote action de sensibilisation à la prévention des déchets :

    les outils de communication mis à votre disposition ;
    des idées d'actions SERD à mettre en place.

Pour vous aider dans la création de votre animation SERD, rendez-vous aux séminaires régionaux en octobre et en novembre.

Logo Twitter #serd #serd2020 #déchets


Plus d'infos sur: https://www.serd.ademe.fr/




Commentaires

  1. Peut être une perspective d'action nouvelle à partager avec nos amis européens de nos villes jumelées dans le cadre de projets innovants de l'année 2021...

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