10 ANS DU JUMELAGE OFFICIEL AVEC NUEVO BAZTAN : L'ECLAIRAGE DES FONDEMENTS DE L'ENGAGEMENT RECIPROQUE DE NOS 2 VILLES POUR L'AVENIR


2010-2020 : 10 ans de la signature officielle du jumelage Nuevo Baztan - Veauche
Un double témoignage partagé pour l’Histoire : 
 
    Alors que le collège n’en était pas encore à l’étape de projet à Veauche et que l’emblématique Palais baroque n’avait encore pas ouvert ses portes au public à Nuevo Baztan, les 2 villes allaient unir leurs destinées par la volonté engagée de leurs édiles respectives. Retour sur l’essence même de l’Acte fondateur du jumelage hispano-français qui fait désormais partie intégrante de l’ADN de chacune des 2 villes.  
        10 ans après, témoignages croisés des 2 Maires signataires, Mercedes Iglesias et Monique Girardon :                                                                       
                                                  
1- Parmi les réalisations que vous avez initiées durant vos mandats de maire, quelle place occupe l’acte fondateur d’engagement du jumelage officiel Nuevo Baztan – Veauche ?

MI : « Cela a été un évènement qui m'a rempli de joie pour deux raisons : d'abord parce qu'il m’a conforté dans ma conviction que les frontières n'existent que sur les cartes et qu’en tant que personnes, nous sommes capables de sauter par-dessus pour s’ouvrir aux autres et vivre ensemble ; et ensuite parce que cela n’a jamais été une manifestation de représentation superficielle (ce qui était ma crainte), ce qui a été démontré dans les visites que nous avons faites à Veauche et celles que les veauchois ont pu faire à Nuevo Baztán ».

MG : « Au cours des presque 10 années de mandat de maire, j’ai pu mesurer toute l’importance des relations humaines et vérifier combien on a à gagner dans le partage et l’échange. C’est dans cet esprit que s’est inscrit ce jumelage. Il a été un temps fort de ces années écoulées.
La signature d’un serment de jumelage dure un instant. Les relations soigneusement et amicalement entretenues entre nos deux villes de part et d’autre des Pyrénées durent depuis 10 ans…et même plus si l’on intègre les deux années intenses de préparation.
Ce lien est durable parce que, depuis le début, il est la marque d’une volonté sans faille de poursuivre une aventure partagée. Une aventure officielle certes, car il faut d’abord lui trouver un cadre institutionnel avec des partenaires détenant une autorité démocratique. Mais au fil du temps une très belle aventure humaine entre tous les participants quels qu’ils soient ».  

                                                         



2- Après plus de 2 années de premiers contacts, dans quel contexte la démarche d’officialiser les liens s’est-elle engagée ?

MI : « Le sport, qui est toujours un magnifique vecteur de communication et de fraternisation, a fait que les membres de l'équipe de football vétéran de Nuevo Baztan ont, non seulement ouvert les portes de leurs cœurs, mais aussi celles de leurs maisons à nos « voisins » de Veauche (en mai 2010). C'est un moment qui m'a personnellement beaucoup touchée.  Et pour être sincère, je n'avais pas pensé que cela pourrait se passer ainsi ; notamment en chantant une chanson très andalouse et très sentimentale : la « Slave Rociera » a réussi à unir en un seul groupe humain des personnes de nationalités, de croyances et de langues différentes ».


MG : « Une première rencontre a été organisée à Nuevo Baztan par notre ambassadeur local sans qui rien n’aurait pu exister et qui est aujourd’hui président de l’association, côté français.
Est-ce parce que nous étions deux femmes en capacité de décider ?
Avec Mercedes, nous avons immédiatement établi un climat de confiance et partagé une même envie d’échanger nos pratiques et nos usages, constatant des différences mais aussi beaucoup de points communs entre nos deux villes.
La cordialité de l’accueil, la bienveillance et la chaleur des échanges ont fait le reste… ».

                                                        



3- Quelles motivations vous ont-elles animé à engager réciproquement les 2 villes ? Au nom de quels objectifs ?

MI : « Comme je l'ai déjà dit, ma conviction la plus fidèle est que le jumelage avec d'autres municipalités, dans ce cas-ci, françaises, pourrait nous apporter de nouvelles façons d’envisager la vie des communes de   caractéristiques similaires : de se rendre compte des activités menées pour les jeunes ou les seniors ; quels étaient les supports utilisés pour la diffusion de la culture.  Ces points peuvent constitués certains des objectifs qui se sont étendus depuis ».

MG : « Des intentions louables, nous sommes rapidement passées à des engagements plus concrets. Une volonté réciproque et sans faille nous a animées pour construire ensemble un projet commun à nos deux villes et le graver dans le marbre pour lui conférer une légitimité.
Nous avons souhaité travailler en direction des jeunes et des associations dans un premier temps. Les jeunes parce que c’est à travers eux qu’il sera possible de construire un projet d’avenir, les associations parce qu’elles sont le ciment de la solidarité locale ».


4- En quoi la nationalité de chacune des 2 villes a constitué un facteur prépondérant pour l’autre ? 

MI : « Dès les premiers temps de la proposition qui nous était faite, nous avons pensé que nous allions changer l'Histoire qui, dans le passé, a confronté nos deux peuples (en références aux batailles napoléoniennes du 2 mai 1808 à Madrid).
Nous avons ressenti la proximité du pays voisin en traversant les Pyrénées avec joie et espoir pour voir tout ce que nous pouvons apprendre et offrir les uns des autres pour enrichir nos quotidiens respectifs.
L'expérience nous a montré que nous n'étions pas si différents ; avoir un professeur de français natif, dans notre ville pour donner des cours nous a beaucoup aidé ; en nous permettant en même temps de voir combien il y avait du bon dans votre pays ».

MG : « Les français aiment l’Espagne. Madrid est pour eux la capitale culturelle, patrimoniale, sportive de l’Europe du Sud.
Nuevo Baztan, par sa géographie, son histoire et la volonté de son équipe municipale nous a donné l’heureuse occasion de réunir nos deux pays à travers ce jumelage.
Cette idée séduisante ne pouvait, dans mon esprit, que séduire les veauchois ».
                                                          



5- De votre point de vue, quelles particularités/singularités caractérisent le plus la ville jumelle ?

MI : « Bien que Veauche soit plus grande que N.Baztan, nous avons en commun qu'il s'agit de deux villes situées sur un terrain très plat, avec un centre ancien entouré de nouvelles constructions.
L'usine de verre qui fait toujours partie de votre industrie, l'était aussi pour nous dans le passé. Il ne fait aucun doute que Veauche a su se moderniser et s'industrialiser ; peut-être avons-nous été freinés par le patrimoine architectural de la commune ».

MG : « Située à proximité immédiate de Madrid, Nuevo Baztan offre plusieurs visages : une histoire et un centre ancien avec el Palacio en vedette, des équipements et un village qui a grandi autour de ces racines et un lien entre patrimoine et modernité avec, en particulier, le musée du verre ».


6- Quels sont les axes de rapprochements et les points communs qui existent entre les 2 villes ?

MI :     « Je pense que le premier lien qui nous a unis a été le sport des enfants, l'artisanat et la préoccupation des deux populations pour l'éducation et la culture ».

MG : « Nos deux villes ont en commun une histoire du verre. Nuevo Baztan dispose d’une grande richesse architecturale qui remonte au XVIII -ème siècle. Veauche puise ses origines au XIème siècle comme en témoigne l’église du bourg. Nos deux villes ont toutes deux un avant et un après l’arrivée de l’industrie du verre. Elles ont aussi en commun des services pour leurs habitants qu’elles souhaitent améliorer et engager dans le futur ».
                                                                   



7- Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre première visite dans la future ville jumelée ?

MI : « Bien que ma première visite et mes premiers contacts sur place ont eu lieu en septembre, avec l'exposition d'un artiste peintre de notre village, Antonio Español, la visite de la verrerie a, sans aucun doute été une expérience impressionnante lors de la visite de la signature officielle. Les marchés de Noël aussi ».

MG : « Je me souviens très bien de mon premier voyage et de mon arrivée à Nuevo Baztan, sur la place, devant le palais… surprise par le cadre magnifique sous un grand soleil. Le maire et quelques élus m’attendaient devant la mairie et j’ai apprécié l’accueil chaleureux et une cordialité qui depuis ne s’est jamais démentie. J’ai également apprécié la dégustation du « jamon serrano et queso manchego » …preuve que les échanges peuvent aussi être linguistiques et culinaires ».


8- Quels souvenirs marquants gardez-vous de chacune des 2 cérémonies des signatures officielles de 2010 ?
MI : « Un beau souvenir plein de solennité, entouré d'amis de Veauche et de Nuevo Baztan. Encore aujourd’hui, je suis émue en regardant les photos ». 

MG : « Deux moments très forts en émotion avec toute la solennité voulue en présence de nombreux officiels mais aussi avec nombre d’habitants de nos deux villes. Parallèlement, un véritable engouement de la part des habitants qui sont venus en nombre partager ces moments importants, justifiant ainsi pleinement notre démarche ».
                                                         


 
9- Quelles anecdotes vécues durant ces 2 week ends avez-vous envie de partager, 10 ans après ?

MI : « Je ne sais pas si elles peuvent toutes se raconter (Ah ! Ah !) car il y en a beaucoup d'attachantes, aussi bien vécues à Veauche qu’à Nuevo Baztan. Mais surtout, je crois que certaines danses de sevillanas à la Maison de la Culture de Nuevo Baztan sont restées inoubliables ».

MG : « A Nuevo Baztan, la délégation veauchoise importante a tenu à faire connaitre à nos amis espagnols une coutume ancienne locale : « le quadrille » : danse des verriers que nous avions répétée avec beaucoup de sérieux durant les semaines précédant le voyage. Cette danse a été exécutée sur le parvis de l’église et, même s’il y a eu sans doute quelques loupés, elle a permis aux espagnols de partager ce moment festif avec nous.
A Veauche, c’est à l’escale que s’est déroulée la cérémonie avec, pour ce qui me concerne, un exercice périlleux me lançant dans un petit discours en espagnol ! ».

 
                                                                           


10- Quel regard portez-vous sur les 10 années d’échanges réalisés depuis les signatures officielles ?

MI : « Je ne les ai pas tous vécus, mais dans ceux que j'ai eu l'honneur de présider, je me souviens de beaucoup d'émotion, de respect et d'intérêt pour ce que nous faisions notamment car ces actions perdureront dans le temps ».  

MG : « De belles rencontres, des images, des amitiés, des émotions tellement fortes qu’elles restent gravées dans les mémoires de tous ceux qui les ont partagées.
Et toutes les actions menées ensemble, avec nos jeunes, nos sportifs, nos associations et tous nos habitants. Des actions qui toutes s’articulent autour des notions de respect, de joies partagées et d’amitié ».


11- Selon vous, en quoi le jumelage Nuevo Baztan-Veauche demeure pleinement d’actualité au regard des enjeux européens du moment ?

MI : « Même si je ne suis plus active en tant qu’élue, il ne fait aucun doute, selon moi, que les initiatives européennes visent de plus en plus à partager et à collaborer dans tous les aspects de la vie qui peuvent bénéficier à tous les êtres humains, quelle que soit leur nationalité ; et les jumelages en sont certainement le meilleur exemple ».

MG : « Dans le contexte actuel de doute et de difficulté, plus que jamais chaque lien tissé entre les peuples européens trouve tout son sens.
La modeste contribution d’un jumelage à l’échelle de deux villes peut servir de base à un sentiment d’appartenance à une Europe aujourd’hui en mal d’identité.
Que nos jeunes puissent s’en souvenir pour l’avenir et continuer à dialoguer et à travailler ensemble…
Que tous ceux qui ont contribué, participé à ce jumelage puissent y trouver une bonne raison de croire en l’espace européen ».


12- Quels vœux formulez-vous pour les 10 années à venir du jumelage ?

MI : « Que les liens se renforcent, que les élues et élus à la tête de nos municipalités croient en ce projet et que les activités continuent d’être partagées dans les deux villes ».

MG : « Je souhaite évidemment que le travail commencé il y a presque 12 ans puisse perdurer avec la même volonté pour créer des liens toujours plus forts entre nos deux villes.
Dans un jumelage, on reçoit plus que l’on donne …et le plaisir de partager et de se connaitre doit rester le moteur et le ciment de notre engagement ».
                                                                     



13- A quelle réponse non posée auriez-vous aimé répondre ?....
 
MI : « Je ne peux pas le dire exactement mais je voudrais dire au revoir avec une chaleureuse accolade à Monique et à tous les habitants et habitantes de Veauche ; avec une attention particulière à tous ceux que j'ai eu la chance de connaitre personnellement et pour l’actuel Président de Veauche Jumelages sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.  
Je vous remercie ».

MG : « En dehors des moments officiels importants que sont les signatures du serment de jumelage, quels souvenirs gardez-vous de vos rencontres avec les espagnols ?
Les souvenirs se bousculent : des images, des ressentis, des rencontres, des découvertes, des visages, des larmes et des éclats de rire…
En vrac et bien sûr non exhaustifs :
..Un premier atterrissage en avion lorsque la plaine madrilène se dessine en un patchwork de couleurs, les moments festifs à la maison de la culture de Nuevo Baztan avec une danse inoubliable et des buffets de spécialités concoctés par les habitants, des étincelles dans les yeux autour de la queimada, la participation à une procession traditionnelle lors de la fête de la fondation, une visite du palais avec les explications d’un grand Monsieur qui le connaissait intimement, une surprise de taille avec des musiciens locaux qui nous ont honorés d’une superbe « marseillaise » interprétée sur le parvis de l’église, une corrida à Madrid décryptée par un aficionado, des rencontres amicales avec les enfants comme avec les plus anciens, des parties de pétanque sur la place du village, et une petite poupée danseuse de flamenco offerte avec le cœur et que je garde précieusement … ».
Un grand merci à tous les artisans de ce jumelage, à tous mes amis espagnols que j’ai eu la chance, le plaisir et le bonheur de rencontrer lors de cette belle aventure.

Veauche Jumelages – Décembre 2020.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

NUEVO BAZTAN : L'EDITION EXCEPTIONNELLE DE LA FETE DE LA FONDATION POUR LES 300 ANS DE LA VILLE

Atelier de cuisine espagnole : La Tortilla de patatas en 8 étapes

100 ans ESV : l'escale matinale des Vétéranos de Nuevo Baztan avant le départ